Budget 2026 : Qui va payer la facture de la nouvelle taxe sur l’énergie
En pleine discussion sur le Budget 2026, le Sénat a décidé de modifier la fiscalité sur l’énergie, ce qui pourrait influencer directement le montant de vos factures. La question est de savoir qui en sortira gagnant ou perdant.
Ce que le Sénat a voté concernant l’électricité et le gaz
Le week-end dernier, les sénateurs ont adopté un amendement au projet de loi de finances pour 2026. Cet amendement concerne les taxes appelées « accises », appliquées à l’électricité et au gaz. L’objectif est de réduire la fiscalité sur l’électricité pour les ménages qui se chauffent avec cette énergie, tout en augmentant celle sur le gaz naturel.
Les mesures sont conçues pour être neutres pour le budget de l’État : les pertes sur l’électricité seraient compensées par les gains sur le gaz. Selon la commission des finances du Sénat, le prix du gaz étant « très bas », cette mesure vise aussi à encourager la transition énergétique. Elle s’inscrit dans une volonté de rendre l’électricité plus attractive pour le chauffage, en favorisant sa consommation par rapport au gaz.
Impact attendu sur les factures des ménages
Les effets concrets sur les factures seront variables. Selon les estimations de la commission des finances, les ménages utilisant l’électricité pour se chauffer pourraient voir leur facture diminuer d’environ 11 à 45 euros par an, en fonction de leur consommation.
À l’inverse, ceux qui se chauffent au gaz pourraient voir leur facture augmenter de 12 à 80 euros par an. Cela représente une hausse de 1 à 7 euros par mois. Cette augmentation intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par la volatilité des prix de l’énergie et la fin du bouclier tarifaire. Certains ménages pourraient bénéficier d’un léger allègement sur leur facture d’électricité, mais ceux dépendant du gaz seront davantage impactés.
Les résultats précis dépendront du profil de chaque logement : petit appartement électrique, grande maison au gaz, ou logement mixte. En résumé :
- Pour les ménages chauffés à l’électricité : une réduction d’environ 11 à 45 euros par an.
- Pour ceux chauffés au gaz : une hausse d’environ 12 à 80 euros par an.
Les réactions et le calendrier du débat
Le gouvernement voit dans cette évolution une stratégie pour orienter la politique énergétique. Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, a souligné que cette mesure est cohérente avec une volonté de privilégier une énergie décarbonée et souveraine, en favorisant l’électricité produite en France à partir de sources bas carbone. Le gaz, lui, reste une énergie fossile importée.
Le ministre n’a pas encore pris une position ferme sur cette mesure. Selon lui, le gouvernement adopte une attitude de « sagesse », laissant la possibilité au Parlement de poursuivre ses débats. La logique générale de favoriser l’énergie électrique propre reste validée, mais le détail des mesures pourrait encore évoluer.
De leur côté, certains élus de gauche expriment leurs inquiétudes. Le sénateur Thierry Cozic souligne que cette réforme pourrait pénaliser les ménages dépendant du chauffage au gaz, souvent par contrainte, notamment dans les logements anciens ou collectifs. Ces ménages ont peu de moyens pour changer de mode de chauffage rapidement, et risquent donc d’être particulièrement affectés par la hausse de la taxe.
Le vote du Sénat ne met pas fin au processus. Le projet de Budget 2026 doit encore être discuté à l’Assemblée nationale, avec des négociations à venir. La mesure concernant les accises pourrait être modifiée, voire supprimée, lors de ces prochains échanges. Le montant exact qui apparaîtra sur la facture des ménages reste donc encore incertain, dépendant des décisions à venir.



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