Retraités à l’étranger en danger : l’Agirc-Arrco menace leur pension
En Algérie, l’Agirc-Arrco, la caisse de retraite complémentaire, a lancé une opération de contrôle d’existence pour ses retraités vivant à l’étranger. Lors de ces contrôles, les retraités reçoivent une convocation bancaire leur demandant de prouver qu’ils sont toujours en vie. Sans réponse dans un délai de trois mois, leur pension peut être suspendue, voire supprimée de façon définitive.
Un dispositif de contrôle massif en cours
Ce processus s’inscrit dans une démarche renforcée de vérification des pensions versées à l’étranger. La Cour des comptes a récemment signalé une augmentation des fraudes liées à ces versements, qui coûtent environ 60 millions d’euros par an à l’État. Pour lutter contre ces abus, les caisses de retraite multiplient les contrôles, avec un dispositif inédit impliquant directement les banques.
Qui est concerné par ces convocations ?
Les retraités ciblés principalement sont ceux résidant hors de France. Ils vivent dans des pays comme le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Belgique, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Turquie, le Royaume-Uni ou Israël. Sur le territoire français, la vérification est plus simple en cas de décès, mais à l’étranger, cela devient plus difficile, ce qui peut permettre à des pensions de continuer à être perçues après le décès du titulaire, souvent par des proches non déclarés.
Une campagne pluriannuelle a été lancée en Algérie, visant à contrôler 60 000 retraités par an jusqu’en 2031. Au total, cela représente 400 000 contrôles en six ans. Les personnes sélectionnées reçoivent une convocation bancaire et doivent se présenter en personne à leur établissement bancaire. Lors du rendez-vous, elles doivent présenter un certificat de vie, une pièce d’identité valide et un acte de naissance original. Si elles ne répondent pas dans les trois mois, leur pension est suspendue.
Les chiffres et conseils pour éviter la suspension
Selon la Cour des comptes, 40 % des retraités convoqués ne se présentent pas à leur rendez-vous et voient leur pension suspendue automatiquement. Par la suite, certains régularisent leur situation, ce qui fait baisser ce taux, mais 25 % restent introuvables. Pour ces derniers, la pension peut être définitivement coupée.
Pour éviter cette suspension, il est essentiel de répondre rapidement à la convocation. À l’étranger, il faut prouver chaque année qu’on est en vie en fournissant un certificat de vie. L’Assurance retraite envoie un QR code que le retraité peut faire valider par les autorités locales ou utiliser via une application biométrique appelée Mon certificat de vie.
Les décès sont également centralisés par l’Insee, qui reçoit les déclarations des mairies et informe les caisses de retraite. Concernant la pension de réversion, l’Agirc-Arrco vérifie notamment la situation des bénéficiaires, en demandant tous les quatre ans une attestation sur l’honneur de situation maritale. L’absence de réponse peut entraîner la suspension de la pension.
Pour l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), un questionnaire annuel vérifie si le bénéficiaire réside en France et doit séjourner au moins neuf mois par an. À l’étranger, un certificat de vie tamponné par une autorité locale doit être envoyé aux caisses pour continuer à percevoir la pension.



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