Retraite ruinée : la ferme de Patrice prise en otage par des squatteurs
Une retraite qui tourne au cauchemar pour un couple de fermiers
Patrice et son épouse, après quarante ans de travail acharné, pensaient enfin pouvoir profiter de leur retraite. Leur ferme de la Haimerie, à Montigné-le-Brillant, était prête à leur offrir une fin de carrière paisible. Cependant, leur rêve s’est rapidement transformé en cauchemar. En mai 2023, ils ont découvert que leur exploitation avait été squattée par des repreneurs insolvables, qui s’étaient installés illégalement.
Une vente avortée et des repreneurs défaillants
Une transmission qui tourne mal
Les Garanger avaient prévu de céder leur ferme via la Safer, l’organisme chargé d’encadrer les transmissions agricoles. La famille Dubois-Borie s’était installée à la ferme, et tout semblait en ordre. Mais peu après, les repreneurs se sont révélés insolvables. Ils n’ont pas payé le moindre centime, tout en profitant des installations et du cheptel. Pendant près de deux ans, ils ont exploité la ferme illégalement, vendant le lait sans en avoir le droit et sans entretenir les bâtiments.
Une exploitation détournée
Les squatteurs ont utilisé la matériel et le cheptel sans autorisation. Ils ont continué à vendre le lait, en profitant de la situation pour décharger leur responsabilité. La situation a mis en péril la ferme, tant sur le plan financier que moral. Les Garanger ont vu leur patrimoine menacé et leur réputation fragilisée auprès des partenaires agricoles. Ce cas illustre la vulnérabilité des exploitations agricoles face à des comportements opportunistes.
Une responsabilité contestée
Le rôle de la Safer remis en question
Les propriétaires ont assigné la Safer des Pays de la Loire en justice, accusant l’organisme d’avoir failli dans son contrôle. Selon eux, la transmission n’aurait pas dû permettre aux repreneurs de s’installer sans paiement. Le directeur de la Safer, Rémy Silve, nie toute responsabilité, affirmant que la vente n’avait pas été finalisée et que la cession des clés n’avait pas été autorisée. Ce conflit juridique met en lumière les difficultés du système de transmission agricole, déjà complexe.
Le retour à la dure réalité après le squat
Une ferme en état de délabrement
Lorsque les squatteurs ont été expulsés en mars 2025, à la suite d’une pression médiatique et syndicale, Patrice et son épouse ont découvert leur ferme dans un état déplorable. Ils ont dû consacrer plus de 70 heures de nettoyage pour rendre les lieux habitables. Le couple a été contraint de tout recommencer, alors qu’ils espéraient enfin tourner la page.
Une reprise du travail à plus de 60 ans
Malgré leur âge avancé, Patrice et son épouse ont dû reprendre le travail comme si leur retraite n’existait pas. Ils ont ressemé du blé, réparé les bâtiments et relancé l’exploitation. Patrice confie que pour l’instant, ils envisagent de continuer au-delà de six mois. Leur retour à l’activité agricole montre la dureté d’un système où les propriétaires doivent assumer les conséquences des abus de squatteurs, sans pouvoir les expulser facilement en raison de protections légales.
Des procédures en cours
Les Garanger ont porté plainte en mars 2025 pour fausses déclarations et usage de faux. Une audience est programmée à la cour d’appel d’Angers. Cette affaire pourrait faire jurisprudence, en soulignant la nécessité de garanties solides lors des transmissions agricoles. En attendant, le couple vit dans l’incertitude, tiraillé entre l’espoir de justice et la crainte d’un nouveau revers.



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