Réforme des retraites suspendue : qui en profite et qui perd gros
Une suspension temporaire de la réforme des retraites
Le gouvernement a décidé de mettre en pause la réforme des retraites. La mesure consiste à suspendre provisoirement le report de l’âge légal de départ et de la durée d’assurance. Cette décision concerne principalement la génération née en 1964, qui pourra partir à la retraite dans les conditions actuelles. En revanche, les personnes nées entre 1965 et 1968 partiront trois mois plus tôt que prévu.
Ce report de l’âge de départ coûtera environ 400 millions d’euros en 2026, puis 1,8 milliard en 2027. Pour financer cette mesure, l’État prévoit d’augmenter la taxe exceptionnelle sur les complémentaires santé à 2,05 % et de limiter la revalorisation des pensions en 2027.
Revalorisation des pensions et minima sociaux
Le gouvernement a aussi annoncé soutenir le dégel des pensions et des minima sociaux, une demande forte de la gauche. Cette décision implique de renoncer à 3,6 milliards d’euros d’économies. La compensation pourrait passer par une hausse de la CSG sur le patrimoine.
Prise en compte des femmes et des carrières longues
Des avancées sont également prévues pour les femmes. Celles-ci pourront désormais utiliser jusqu’à deux trimestres de majoration liés aux enfants pour partir plus tôt en retraite, dans le cadre du dispositif « carrières longues ». De plus, le salaire de référence utilisé pour le calcul des pensions sera désormais basé sur 24 années pour les mères d’un enfant, et 23 années pour celles ayant eu deux enfants ou plus.
Un nouveau congé de naissance
Un congé de naissance de deux mois sera créé pour chaque parent. Ce congé pourra être pris de manière simultanée ou successivement, en complément des congés maternité et paternité existants. La rémunération sera fixée par décret, avec pour objectif de renforcer la présence des parents auprès de leur enfant durant ses premiers mois.
Mesures dans le domaine de la santé
Le gouvernement prévoit de limiter la hausse des dépenses de santé à 1,6 % en 2026, contre une moyenne annuelle de 4 %. Pour cela, il prévoit 7,1 milliards d’euros d’économies, notamment par le doublement des franchises médicales :
- 2 € par boîte de médicaments ou acte paramédical
- 4 € par consultation médicale
- 8 € par transport sanitaire
Les consultations dentaires et certains dispositifs médicaux seront également concernés. Environ 18 millions de personnes déjà exonérées resteront protégées. Par ailleurs, pour répondre à la désertification médicale, l’État veut créer 5 000 maisons France Santé d’ici 2027, avec un budget de 130 millions d’euros prévu dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Contrôles renforcés sur les arrêts-maladie et le dossier médical partagé
Face à la hausse des arrêts de travail, la durée maximale d’un arrêt initial sera limitée : un mois après une hospitalisation, 15 jours en cabinet, puis renouvelables par tranches de deux mois. Les motifs devront désormais figurer sur le document pour renforcer les contrôles. Enfin, l’utilisation du dossier médical partagé sera rendue obligatoire pour tous les professionnels de santé, sous peine d’amendes pouvant atteindre 2 500 € par infraction, voire 100 000 € par an pour un établissement.



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