Taxe sur le vapotage : la réforme qui pourrait faire grimper les prix

Une taxe sur le vapotage en débat parmi les professionnels de santé

Le gouvernement propose d’introduire une taxe sur les produits de vapotage dans le cadre du projet de budget 2026. Cette mesure pourrait faire légèrement augmenter le prix des liquides pour e-cigarettes. Selon le texte, une taxe supplémentaire de 30 à 50 centimes par flacon de 10 millilitres serait appliquée, en fonction du taux de nicotine. Actuellement, ces produits sont déjà soumis à une TVA de 20 %.

Le but affiché de cette taxe est de protéger les jeunes en rendant le vapotage moins attractif. Mais la mesure divise les professionnels de santé. Certains y voient une erreur, d’autres une étape utile pour la santé publique.

Des avis divergents chez les experts

Alors que la cigarette électronique est souvent considérée comme une aide pour arrêter de fumer, les opinions des spécialistes varient. David Saint-Vincent, coordinateur du service d’addictologie du CHU de Rouen, pense que le vapotage peut aider à faire un premier pas hors du tabac. Beaucoup de ceux qui vapotent le font d’abord pour des raisons financières ou pour leur santé.

Taxer un outil de santé publique, c’est très problématique.

Une vision contrastée sur la nocivité

Certains experts soulignent que le vapotage présente moins de risques que la cigarette classique, notamment parce qu’il ne comporte pas de combustion. Selon une étude de Public Health England, il réduirait la nocivité de 95 %. Cependant, d’autres restent prudents, soulignant le manque de données à long terme sur ses effets.

Guillaume Davido, addictologue, estime que le vapotage n’est pas une prescription médicale et recommande plutôt l’utilisation de substituts nicotiniques remboursés par l’État. À l’inverse, il voit dans la hausse des prix un levier pour réduire la consommation, comme cela a été le cas avec le tabac. La hausse du prix des cigarettes a contribué à faire diminuer le nombre de fumeurs, selon Santé publique France.

Une mesure susceptible de dissuader les jeunes

Selon David Saint-Vincent, la taxe pourrait dissuader les jeunes, car ils sont souvent plus sensibles au prix. La préoccupation est aussi d’éviter que les moins de 18 ans ne s’intéressent davantage au vapotage. D’après l’Observatoire français des drogues, 64 % des 18-24 ans ont déjà essayé la cigarette électronique, et 8,7 % des 25-35 ans en font un usage quotidien.

Guillaume Davido estime que le renchérissement pourrait limiter l’attractivité du vapotage pour les jeunes. Il rappelle que certains jeunes qui n’avaient jamais fumé commencent à vapoter, ce qui pose question.

Il ne s’agit pas que les jeunes qui ne fumaient pas se mettent à vapoter, ce serait dommage. Il faut maintenir une réglementation. Les jeunes qui ne sont pas encore dépendants de la nicotine n’ont pas à tester la ‘vape’.

Perspectives réglementaires

Si la taxe est adoptée, elle devrait entrer en vigueur au second semestre 2026. Par ailleurs, la Commission européenne a proposé une augmentation de la taxation sur les produits de vapotage à l’horizon 2028, avec des tarifs allant de 1,20 à 3,60 euros pour un flacon de 10 ml.

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