Réforme des retraites en suspens : ce qui reste en vigueur en 2025

Une réforme toujours en vigueur malgré l’incertitude

La réforme des retraites en France fait l’objet de débats et de tentatives de suspension. En 2025, dans une agence de l’Agirc-Arrco à Saint-Herblain, près de Nantes, de nombreux assurés s’interrogent sur leurs droits et la situation actuelle. La réponse officielle est claire : la réforme adoptée en 2023 reste en application tant qu’aucun nouveau texte n’est promulgué.

Le gouvernement avait évoqué une suspension de cette réforme jusqu’en 2027, relayée par le Premier ministre Sébastien Lecornu. Cependant, cette proposition a été rejetée par le Sénat à la fin novembre, ce qui empêche toute suspension automatique.

Pour les assurés du régime complémentaire, cela signifie un statu quo. L’Agirc-Arrco précise que ses règles restent inchangées, mais recommande aux futurs retraités d’anticiper leur départ. Il est conseillé de commencer les démarches au moins cinq mois avant la date prévue, afin de gérer toutes les démarches administratives et faire le point sur leurs droits.

Pourquoi tant d’interrogations parmi les assurés ?

Dans l’agence de Saint-Herblain, les conseillers constatent une augmentation inhabituelle des demandes. Une conseillère explique que beaucoup de questions portent sur la suspension de la réforme, ce qui n’est pas une situation habituelle. Beaucoup d’actifs proches de la retraite, notamment avec des carrières longues ou discontinues, espèrent un gel ou un report, mais cela génère aussi de la confusion.

Malgré tout, l’Agirc-Arrco maintient que la réforme de 2023 demeure la référence. La direction insiste sur l’importance de prévoir ces rendez-vous pour vérifier ses droits, combler d’éventuels trous dans la carrière, et maximiser le nombre de points acquis. À l’échelle nationale, près de 25 000 créneaux ont été proposés cette année, dont 630 dans la Loire-Atlantique, dans le cadre d’une semaine d’entretiens gratuits.

Pourquoi la réforme n’est pas suspendue et quelles sont les décisions prises ?

En octobre 2025, le Premier ministre avait proposé une suspension du relèvement de l’âge légal de départ en retraite, fixé à 64 ans par la réforme de 2023. L’objectif était d’apaiser les tensions sociales. Mais, à la fin novembre, le Sénat a rejeté cette proposition par 190 voix contre 108, empêchant toute suspension officielle.

Ce refus laisse l’exécutif face à un dilemme. Suspendre la réforme entraînerait un coût estimé à plusieurs centaines de millions d’euros pour l’année 2026, un chiffre qui tend à augmenter dans les années suivantes. C’est ce coût qui a freiné la décision des sénateurs. Ainsi, l’Agirc-Arrco rappelle que tant que la loi n’a pas changé, les règles en vigueur restent celles de 2023, notamment l’âge légal de départ, la durée d’assurance, et les droits acquis.

Des ajustements pour 2025, mais pas en faveur des assurés

Malgré l’absence de suspension, certains changements ont été apportés à l’Agirc-Arrco en 2025. Par exemple, des salariés au forfait jours réduit ou à forfait annuel en heures peuvent désormais cotiser comme s’ils étaient à temps plein. Cette mesure est entrée en vigueur en mars 2025.

En revanche, une mauvaise nouvelle concerne la pension complémentaire : pour la première fois, la retraite complémentaire ne sera pas revalorisée au 1er novembre 2025. La raison principale est l’absence d’accord entre syndicats et employeurs lors du dernier conseil d’administration. Cela risque d’éroder le pouvoir d’achat des retraités, alors que l’inflation persiste.

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