Retraités bretons victimes d’un bug administratif : leur pension bloquée

Un retraité breton victime d’un bug administratif encore fréquent

Louis Julien, ancien garagiste de Baguer-Morvan près de Saint-Malo, pensait profiter sereinement de sa retraite après 42 ans de travail. Cependant, deux mois après avoir quitté son emploi, il n’a toujours pas reçu sa pension. Ce problème, lié à un dysfonctionnement informatique, concerne actuellement près de 30 000 nouveaux retraités en France.

Une démarche anticipée qui n’a pas évité le problème

En avril 2025, six mois avant son départ à la retraite, Louis Julien avait déjà entamé toutes les démarches administratives nécessaires. Conscient de la complexité de son dossier en tant qu’indépendant, il s’était rendu dans un centre France Services pour obtenir de l’aide. Malgré cette préparation et l’accompagnement d’un conseiller, son dossier est resté bloqué. Il déclare : « Je suis à la retraite depuis deux mois, mais je n’ai pas reçu un centime. »

Ce cas illustre que l’anticipation ne suffit pas toujours à éviter les retards. Les lenteurs administratives et les incohérences entre organismes peuvent empêcher la régularisation rapide des dossiers, laissant de nombreux retraités dans l’incertitude et la précarité.

Un problème technique à l’origine du retard

Un changement de logiciel à la CNAV

Ce problème est lié à un changement de logiciel effectué à la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV) au printemps 2025. Selon plusieurs sources, cette mise à jour a provoqué de nombreux retards dans le traitement des dossiers de pension. Près de 30 000 retraités attendent parfois jusqu’à neuf mois pour percevoir leur première pension. Ce dysfonctionnement technique, qualifié de « bug » par les associations, met en évidence la fragilité des systèmes informatiques de la sécurité sociale.

Des conséquences financières graves

Pour Louis Julien, cette situation a des conséquences immédiates. Sans pension, il doit compter sur la solidarité de sa famille pour vivre. D’autres retraités se voient contraints d’emprunter, puisent dans leurs économies ou s’endettent pour faire face à leurs dépenses quotidiennes. La pension étant leur seule source de revenus, ces retards mettent en danger leur dignité et leur sécurité matérielle.

Les enjeux humains et sociétaux des retards

Une détresse psychologique accrue

Au-delà des difficultés financières, ces retards provoquent une grande détresse psychologique. Les retraités ressentent un sentiment d’abandon et d’injustice, aggravé par l’absence de réponses claires de l’administration. Pour Louis Julien, déjà fragilisé par sa maladie de Parkinson, cette incertitude ajoute une charge émotionnelle supplémentaire. Le retard dans le versement de leur pension peut aussi nuire à leur santé mentale et leur moral, fragilisant la confiance dans les institutions.

La mobilisation des associations

Face à cette situation, de nombreuses associations de défense des seniors et de la santé publique, comme France Assos Santé, ont tiré la sonnette d’alarme. Elles dénoncent l’impact psychologique et matériel de ces retards et réclament des mesures urgentes pour sécuriser le versement des pensions. Leur mobilisation souligne la nécessité d’un meilleur accompagnement pour les retraités en difficulté.

Une réforme nécessaire

Ce bug administratif met en lumière les failles d’un système basé sur des outils numériques parfois inadéquats. Pour prévenir de tels retards à l’avenir, une réforme de la gestion des retraites semble indispensable. Des pistes telles que la simplification des démarches, la modernisation des logiciels et le renforcement de l’accompagnement humain sont évoquées. Le témoignage de Louis Julien montre l’urgence d’une action politique et administrative pour garantir aux retraités une transition digne et sécurisée.

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